Introduction

    Après avoir été dominé par les Perses pendant des milliers d'années puis plus récemment par Bahreïn, les Ottomans ou encore les Britanniques, le Qatar devient un État indépendant le 3 septembre 1971. À la différence de la plupart des émirats voisins, le Qatar a refusé de devenir un membre des Émirats arabes unis ainsi que de l'Arabie saoudite. Ce micro-état de la taille d'un département Français est situé sur une petite péninsule s’avançant vers le golfe Persique et est relié a la péninsule arabique. Ayant pour capitale Doha, cet émirat du Moyen-Orient d'une superficie de 11 586km2 était auparavant une région de pêche et de culture de perles, avant la découverte du pétrole en 1940.

    Au Qatar, la famille souveraine Al Thani continue à détenir seule le pouvoir à la suite de la déclaration d'indépendance du pays en 1971. Au sein de cette monarchie absolue, l'émir Tamim ben Hamad Al Thani, est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement, le premier ministre se nomme Abdullah ben Nasser ben Khalifa Al thani. Néanmoins, au point de vue politique, depuis les années 1990, le Qatar a commencé à évoluer d'une société traditionnelle à un État moderne, à l'écoute du bien-être de ses citoyens.

    Depuis deux ou trois ans, l'émirat du Qatar a fait irruption sur la scène internationale, on en entend parler partout dans la presse ; aucune rubrique ne lui est fermée : économie, politique étrangère, défense, sport, culture, société, etc. Cette métamorphose n'est pas un accident de l'histoire : elle est le résultat  d'une stratégie murement élaborée par l'émir, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a renversé son père en juin 1995. Le Qatar dispose de ressources pétrolières en abondance et d'immenses réserves de gaz naturel, ce qui constitue un atout majeur à la richesse de cet émirat. Le principal problème, est que le gisement principal, situé sous les eaux du Golfe, s'étend bien au-delà de la frontière maritime avec l'Iran et, par conséquent , Iran et Qatar doivent se partager l'exploitation de la même poche de gaz, ce qui n'est pas sans conséquences. L'autre problème est que cheikh Khalifa ne voulait pas investir suffisament pour mettre en valeur ces ressources gazières, craignant que cela n'affecte le mode de vie traditionnel des Qataris. Cheikh Hamad a résolu ce problème particulier en l'évinçant du pouvoir. En somme, la situation du Qatar comprend de nombreuses faiblesses et un atout majeur. Comment transformer en atouts les faiblesses de son pays, tel est le défi que s'impose le nouvel émir.

Nous analyserons les stratégies politiques et économiques du Qatar face à un possible épuisement des hydrocarbures en étudiant tout d'abord les causes d'une richesse démesurée, puis les investissements mondiaux et enfin les objectifs politiques et économiques.